L’Autonomie

Le "consensus antagonique"

L’un des grands spécialistes français de l’Autonomie s’appelle Michel Combes. Bien que relativement peu connu du public, il a accompli des recherches philosophiques et historiques très fouillées sur le concept d’Autonomie.

Le présent article lui doit une part appréciable de sa «matière».

Pour Michel Combes, les sociétés humaines ne s’édifient pas à partir du concept d’Autonomie mais à partir du concept du consensus antagonique.

 Que veut donc dire la surprenante association de ces deux mots antinomiques?

L’être humain a un besoin fondamental d’appartenance et de reconnaissance.

Petit rappel historique:

L’on estime, d’ordinaire, que l’agriculture est née il y a 12.000 ans; la poterie, il y a 8000 ans.

Avant la sédentarisation 1/3 des femmes mouraient en couches  après la sédentarisation seulement 1/10ème (encore beaucoup, mais déjà un indéniable progrès).

Pour «avoir la paix» la première «technique» utilisée par l’individu est l’évitement, donc, si cela n’est pas devenu indispensable, éviter de devoir affronter l’autre, éventuellement belliqueux.

Le pouvoir

Afin de pouvoir se légitimer l’un l’autre, les pouvoirs sont, d’ordinaire, séparés.

Les pouvoirs fondamentaux sont le pouvoir militaire et le pouvoir religieux. L’un justifie l’autre. Le pouvoir est donc toujours bicéphale.

L’on estime – en tous cas dans le présent cycle – que l’état a 100.000 ans et que l’argent a seulement 6000 ans.

Une chose que les opposants à tous les régimes, les syndicalistes, les militants «contre» devraient profondément méditer:

Les manifestations ne sont pas là pour renverser ou affaiblir le pouvoir.

Mais bien pour le renforcer!

Étienne de La Boétie, ami du célèbre écrivain-philosophe Michel Eyquem de Montaigne, en un fameux discours, s’est interrogé sur cette étonnante «pulsion» qui conduit la plupart des êtres humains à choisir la servitude volontaire.

L’on peut, en effet, s’étonner à regarder les foules défiler dans la rue pour réclamer leur servitude volontaire

Car, syndicats et organisations professionnelles en tête, les gens défilent et manifestent pour … réclamer des … emplois!

Mais, tout bien considéré, qu’est-ce qu’un emploi si ce n’est un esclavage volontaire! L’esclavage du … salarié!

Dans le Monde de Demain, il n’y aura plus de salariés, car le salariat est une forme de servitude volontaire, quoique inconsciente. Une servitude découlant d’un système hiérarchique autoritaire à base essentiellement intellectuelle.

Que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public il n’y a ici en cela pas de réelle différence…

Et qu’il aura-t-il donc à la place? Il y aura quelque chose qui n’existe pas encore et qui s’appelle … le Travail Associé!

Dans le Travail Associé il n’y a plus de patron et de salariés mais des associés. Cela n’est pas pour autant le régime de l’égalité absolue, mais chacun n’a de comptes à rendre qu’à lui-même.